- branleur
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• 1690; de branler♦ Fam.1 ♦ Personne qui masturbe (qqn). — Personne qui se masturbe.2 ♦ Par ext. Personne qui ne fait rien de son temps. ⇒ glandeur. C'est un bon à rien, un petit branleur. ⇒ jean-foutre.branleur, eusen. (et adj.) Pop. Personne dénuée de sérieux, de constance, sur laquelle on ne peut pas compter.⇒BRANLEUR, EUSE, adj. et subst.A.— Adjectif1. [En parlant d'une chose] Qui branle. Une lampe d'huile (...), branleuse au plafond (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 52).2. [En parlant d'une pers.] Arg. Qui ne fait rien. Branleur, timide, intellectuel et tout! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p. 21).B.— Substantif1. Au masc. Branleur (petit). Individu de pâle envergure qui mène une vie oisive (cf. emploi pronom. de branler).2. IMPR.Au fém., branleuse,a) Machine qui sert, après le tirage et avant le massicotage, à égaliser les feuilles grâce à des soufflets qui les agitent constamment (cf. E. CHAUTARD, Gloss. typogr., 1937, p. 58).b) Ouvrière qui travaille sur ce genre de machine (cf. G. et H. COSTON, L'A.B.C. du journ., 1952, p. 192).PRONONC. — Seule transcr. dans LAND. 1834 : bran-leur, fém. -leûze.ÉTYMOL. ET HIST. — A. — 1690 adj. bransleur (FUR. : Bransleur [...] Qui bransle. Il n'est gueres en usage qu'en un sens odieux & obsene) — 1797, GATTEL; repris en 1932 par CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, p. 217, et supra. B.— Subst. fém. 1. 1834 branleuse « repasseuse » (MÉRIMÉE, Corr. gén. 1, 328 dans QUEM.); 2. a) 1930 typogr. (CHAUTARD, Gloss. typogr., p. 58 dans IGLF Techn.); d'où b) 1930 « ouvrière qui effectue ce travail » (Ibid.).Dér. de branler « agiter »; suff. -eur2, -euse.STAT. — Fréq. abs. littér. :6.branleur, euse [bʀɑ̃lœʀ, øz] n. et adj.❖———I Adj. Rare. Qui n'est pas bien fixé, qui bouge.REM. Ce sens paraît fictif; Furetière écrit : « qui branle. Il n'est guère en usage qu'en un sens odieux et obscène », bien qu'il définisse le mot comme « adjectif ».———II N. (1690; → ci-dessus, rem.). Fam.1 Personne qui masturbe (qqn). ⇒ Masturbateur. || « La meilleure branleuse que le château renfermât » (Sade, in D. D. L.).1 On chargea Hercule du même emploi chez les garçons, qui toujours bien plus adroits dans cet art-là (de masturber) que les filles, parce qu'il ne s'agit que de faire aux autres ce qu'ils se font à eux-mêmes, n'eurent besoin que d'une semaine pour devenir les plus délicieux branleurs qu'il fût possible de rencontrer.Sade, les 120 Journées de Sodome, t. I, I, p. 188-189.♦ Adj. (Rare) :2 Elle cherche mon sexe… Je n'ai pas oublié comme elle est branleuse… J'ai beaucoup regardé ses doigts pendant le dîner… Elle a compris… Elle a mis une jupe noire fendue… Le rêve…Ph. Sollers, Femmes, p. 156.♦ Personne qui se masturbe. ⇒ Masturbateur, onaniste.3 (…) ce n'était pas une mince ironie que de jouir, moi, de cette réputation au milieu d'une armée de petits branleurs qui s'en allaient communier tous les dimanches.H. Bazin, la Mort du petit cheval, p. 21-22.2 Par ext. Personne qui ne fait rien de son temps. || C'est un bon à rien, un petit branleur.4 Le temps s'écoule : bavardages, évocations du temps de la guerre quand les hommes étaient des hommes, considérations grinçantes sur les nouvelles générations de casseurs — des petits branleurs sans morale —, prévisions sombres sur l'avenir !Roger Borniche, le Gang, p. 52.
Encyclopédie Universelle. 2012.